Soul sentiments et mélancolie subtile par le sorcier des Bahamas

Macfarlane Gregory Anthony Mackey a pris comme pseudonyme le nom d'une des îles de ses Bahamas natales, avant de tenter de conquérir les charts américains. Bilan des courses, faut passer son temps à exhumer Exuma, le sorcier, l'obeah man. Et vive l'internet, car auparavant, il était quasiment impossible à découvrir. Quand un label se met à sortir ses disques, il met la clef sous la porte peu après! A une époque où ce qu'on appelle aujourd'hui la world music n'avait que très peu de consistance sur le marché, lui s'est mis à développer son blues, son folk, sa soul, son rock aux sons uniques d'instruments ancestraux, et à les incanter de sa voix d'outre-tombe, tel un fantôme pop. En outre sa production, sauvage, créative, rappelle assez les balbutiements dub chez un certain Lee Perry, inventeur du reggae. Il y avait le rock garage, notre bahaméen n'a-t-il pas inventé celui du cabanon? Signé chez Mercury, personne ne savait où le classer, et c'est Féla qui certainement plus charismatique a réussi à l'époque à exporter son afrobeat, quand Exuma poursuivit son oeuvre dans l'ombre. C'est rugueux, parfois vertigineux, c'est profond, riche et beau... juste une histoire de goût? 

Aucun commentaire: