Mes 45 tournent tournent, 1er camion:

1 Bob Marley "Punky Reggae Party" version longue + "Jamming" en clic sur le titre - 2 Creedence Clearwater Revival "Good Golly Miss Molly / Bootleg" + "Up Around The Bend" en clic - Prince & The Revolution "Paisley Park / She's Always In My Hair" - 4 Ennio Morricone "Il Etait Une Fois Dans L'ouest / L'Homme A L'Harmonica" + extrait du film en clic sur le titre - 5 Donna Summer "The Hostage" - 6 T.Rex "Hot Love / Woodland" puis "Get It On / Raw Ramp" - 7 Adriano Celentano "Prisencollinensinainciusol / Disc Jockey" - 8 Al Wilson "The Snake / Gettin' ready for tomorow"

Sur le tapis du salon ce 45t là est un ténor: Bob Marley "Punky Reggae Party"

Trouvé à Aulnay s/Bois un dimanche matin, comment encore imaginer un samedi soir sans lui, avec sa pochette Island France svp et son verso dévoilant un Bob torse nu imberbe et musclé à mourir. Pour ceux qu'aiment ça of course, moi j'me contente de danser...!!! Cette pochette: n&b, flash, bras rentré, regard méprisant, épaule hautaine, guitare pointée "now future", encadré et lettrages rouge sang, whaou! Face A Jamming, rien à dire, Face B houps lalala, cette tuerie de Punky Reggae Party et ses 4 minutes 25 de swing rasta de folie. Une version longue et une dub existent aussi. Déjà, bande de menteurs (y'en a dans les maisons d'zique?) y'a pas de Wailers là dessus comme indiqué sur le recto (sur Jamming oui par contre), mais Aswad... Le groupe rasta britannique se trouve là pour la bonne cause en 1977, quand à Londres Bob répond au Clash avec le Lee Perry aux manettes - de retour après ces longs mois de '71 à '72 qui aboutiront à la création du ... reggae moderne dit roots aujourd'hui (sic) et à l'explosion de son protégé. Le petit Bob (10 ans de galère bien tassées derrière lui, 15 en '77!) lui ayant chipé sa base rythmique en passant, le coquin. A Upsetter, emmerdeur et demi, bien lui en a pris! "New wave, new craze, Wailers still be there, The Jam, The Damned, The Clash, Wailers still be there, Dr. Feelgood too, ooh No Boring, Let Me Tell You, I'm poppin' with your bubble..... Everybody, Bounce, Bounce, Bounce...!"

Lee Perry aux manettes et Aswad en toile de fond: Bob Marley "Punky Reggae Party" '12, punk rasta boume!

Cette miss la ne mollira jamais... 45 tours et elle bouge encore: Creedence Clearwater Revival "Bootleg / Good Golly Miss Molly"

Déniché à Berlin celui là, mur à jamais tombé, printemps '94, à l'époque je chantais "Corinna, Corinna"... J'avais déjà mon mug de Creedence, grâce à - une fois n'est pas coutume - tf1, ouioui la chaine à Mourousi: z'avaient un label musical et va savoir pourquoi z'avaient sorti l'intégrale compactée en 3 CD's pour le prix d'un LP d'occase, quelle occase. Mais sur une brocante, un 45 qui sent l'herbe et la bouse je résiste pas. Editions america avec les plumes de chef indien en liseret, vintage '69, Face A "Bootleg", ça dépote, ça te cale, Face B "Good Golly Miss Molly", la bien gaulée de ce bon vieux fou de Little Richard (relire Nik Cohn). Comme l'a pas les même piles électriques que le maître, on décide en studio de lui tirer le système pileux à Fogerty... et ça marche non d'une pipe. Sans parler de la base rythmique accélérée, le son hyper saturé, tour à tour bien clair et dark à fond, ces sonorités mâle/femelle qui s'entrecroisent, s'entrechoquent. Des "clearwaters" comme ça, à la source, ça sent le bootlegger décidément...

Ouïr C.C.R. "Good golly miss Molly/ Bootleg"

Sur la platine 454 545 tours du monde en un jour, à quelque chose près. Histoires de parc et système pileux par l'artiste à la guitare pêche.

Après l'arrivée en fanfare de "When doves cry" suivi d'une pluie pourpre, qui nous ont déjà bien déniaisés. "Around the world in a day" à l'approche psyché, avec des chansons, quelles chansons, nous parlons de "Pop life", "The ladder", je parle de "Raspberry berret"... L'érotisme s'accompagne ensuite du son "Parade" et on arrive au bac peinard après le concert de "Sign o the times". Carré d'as! C'était encore dur, bien dur de trouver des disques dans ma campagne. Le magasin Singer qui avait fourni en Blondie en '78 n'en vendait plus, fallait voir le choix à Carrefour... malgré la présence de Mélodie Nelson j'avoue, les Bowie étaient introuvables, les bons Stones itou. Alors entre deux Eurytmics passables et Rod Stewart out from the garden (loin le temps des Faces, je ne le savais pas alors), encore attendre un peu pour les Cure, les Smiths, chez nous AC/DC, Trust, Téléphone, Foreigner... et soudain ces 45 princiers magiques. La bête, le plaisir, le passage. Michael et Prince avaient déjà batti leur carrière mais de l'autre côté au pays du son, quasi vierges par ici; quand le premier arrivait à son apogée, le second n'en finissait pas de croître sur ses talonnettes. Pochette d'enfer l'album ouvert  et tous les personnages symbols de chaque titre en son milieu. Double lettrage stylé, rouge sang et bariolé, lien entre pop psyché et ces années maudites, fallait y penser (je n'y pense qu'aujourd'hui). Face A "Paisley park", qui annonce le fameux berret, la classe. Face B la tuerie, inédite ailleurs, "she's always in my hair". M'a même permis de draguer les filles, do you remember Miss K.? Sans guitare on fait c'qu'on peut! Il l'a joue encore en concert, sacré pirate. J'ai trouvé la version longue, je ne pouvais que lui redonner sa durée initiale, qui fonctionne si bien. Tourne tourne 45 chéri autour de la planète en 1001 petits tours, et encore et toujours.

Cet homme est un artiste sans nom, et ce 45 là a des titres de noblesse ;o)

Mon premier, l'unique, celui qui a fait en 45 tours mon univers: Ennio Morricone "Il était une fois dans l'ouest/L'Homme à l'harmonica"

Grande émotion! Pensez j'suis né avec! 1969 souvenirs en commun lui et moi. Le disque de l'île déserte sans hésitation. Je pense même avoir en partie appris à lire en décortiquant la pochette. Il me ramène aussi à la boîte à disques que j'avais squatté une fois que le paternel s'était offert la chaine Telefunken compacte. Magique boîte à disque en monophonie, dont on a jamais changé l'aiguille.Rien que d'en parler j'en ai encore les grésillements à la feuille, frissonnements qui pour sur me manqueront lors d'une écoute sur mp3. Je me suis élaboré un univers sans pareil autour de ces majestueux crissements, ces mélodies envahissantes et cette pochette mystérieuse. Le film, je ne l'ai vu que bien tard, vers 16 ou 17 ans et je fus bien surpris d'en découvrir la trame. Moi, je pensais que le petit garçon, entrevu isolé près de la grande bâtisse, avait du faire une vraiment énorme bêtise pour fâcher à ce point les cinq cowboys. Je pense avoir découvert l'idée de loi à travers cette image, imposante, inaccessible. Cette photo, sa fixité accentuée par le bâtiment qui écrase l'enfant semble-t-il; le vent qui contre balance en balayant le bas des manteaux si longs; les hommes aux chapeaux et aux fusils, allignés immobiles face à ce pauvre petit garçon à la chemise blanche. Mais pourquoi n'était-il pas parti se cacher au loin dans la montagne? L'homme à l'oeil clair du verso devait être celui du milieu du recto, celui qui savait, ce que l'enfant avait fait et comment il allait devoir règler ça! Et cette musique, de la face A comme de la face B... La première rassurante, porteuse du récit, à la voix riche d'évasion; la seconde stridente, glaçante aux sons impressionnants de l'harmonica, le cri, la blessure, puis de la guitare, la conséquence de l'acte, et l'orchestre pour remettre de l'ordre dans tout ça, l'appaisement. Mais l'harmonica revient, le cri s'éloigne laissant son empreinte. Enorme. Merci Mr Morricone. Bon voyage chers lecteurs!

Ennio Morricone: "Il était une fois dans l'ouest/ L'homme à l'harmonica"

Un colt 45t pour ce huitième de circonstance.... Donna Summer "The Hostage"

Ca se sera mieux passé en Colombie heureusement. 1974, Ladonna Sommers chante dans des comédies musicales européennes et vit à Manheim mariée à un allemand; elle rencontre la paire fatale et monstrueuse Giorgio Moroder / Pete Bellote à l'origine de ce simple total kitch et du "Munich sound" qui s'élabore. Une belle face B à des années lumières du disco à venir. Et la face A délirante, en tête des hit parades français, hollandais et allemands; coïncidant avec un rapt politique ce titre y sera interdit de radio! On lui avait pourtant dit: "No police!" "Hallo? Lady we've just kidnapped your husband. Have $800,000 ready by tomorow night. And lady no police or you'll never see your husband alive again. Hallo? I remember standing there so petrified. My hand frozen to the phone. As a stranger's words that caught in my ears and chilled me to the bone. Some dark tragedy had come right home to me. Kidnapper: Lady, here's your husband through. To warn not to play any games. Husband: Hi honey listen I'm ok. Just make sure you do whatever they tell you. And whatever you do don't go to the police! Well I couldn't raise that kinda money fast. so I was left no other choice. so I called the police and they came in fast. Well they found my husband a few days later, yes, the funeral's tomorow".

Donna Summer: "The Hostage"

Deux 45 tours historiques de notre planète pop: T. Rex "Hot love / Woodland rock" & "Get it on / raw ramp" et le glam fut...

Avec Roxy Music et ces deux simples du dinosaure à bouclettes, délaissons les années soixante. Entrons de pleins pieds dans une nouvelle ère musicale à coup de beats imparables. "Hot love" et ses violons, "Get it on (Bang a gong)", son saxo et sa partie de guitare doublée. L'ange électrique est venu poser les bases de la pop moderne. David Jones s'en souviendra, à commencer par prendre à Bolan son producteur. Tout le monde suivra, des Stones jusqu'à Prince un son de référence. Et damned quelle paire de pochettes, pressages français of course!

Ou l'on se souvient que tout peut commencer au milieu, pour l'archange Bolan c'est certain. T.Rex: "Hot love / Woodland rock"

Pour faire la paire quand deux fois deux font un! Qui, plus groovy que T.Rex: "Get it on / Raw ramp"?

Adriano Celentano a conçu ce 45t seulement pour vous: "Prisencolinensinainciusol - Disc Jockey", d'aucuns l'appellent "Le 45 tours", ils n'ont peut-être pas tort ;o)


Mama je pleure de joie, sorella je peux vous passer "Disc Jockey", tel l'arroseur arrosé... Clique sur le titre ci-dessus zia, si si ti pregho! "Qui l'atmosfera e gia bollente... non vedi la mia donna e allegra... la gente fa spazio per ballar..." - et puis il va en trouver une autre et tout l'tralala, pour revenir à la musique et au texte indigeste de la face A "... Non che piu disc jockey, se ne andata!" Adriano est fou, c'est pas un scoop, belle et douce folie! Pochette cheap au possible dans sa version française. Blanc sépia à ravir. Déclinaison progressive et pyramidale du titre de la face A sur quatre lignes Prisencoli/ nensi// nain/// Ciusol. Celentano à la base, au lettrage grassouillet. En tout petit: "Cette chanson est chantée dans une langue neuve que personne ne comprendra: elle a une seule signification: Amour Universel". Au verso l'image du recto international, entête de taureau de Galloway records , "Disc Jockey" inscrit au fronton, puis Celentano agrémenté d'un A. Et le clicher: le leader du clan en mouvement, porté sur la gauche; pas de chapeau parc'que pas encore chauve, le picasso de la musique populaire italienne; chemise flower power bien ouverte sur le marcel noir de prédilection; le bras gauche en rythme, suspendu à droite pour que la main dessine l'arabesque danse. Il nous entonne sa transe saturée via le micro aussi gros qu'un gelato al miele, après un pétard bien fumé semble-t-il... La face A a donc un goût de yahourt ritaloglais, non ne cherchez pas, et se fini à l'harmonica. La B nous raconte sa drôle d'histoire de piste de danse; les deux se parfument aux cuivres, aux guitares et à la rythmique saturées ... du bonheur et du groove, que du bonheur!

Adriano Celentano "Prisencolinensinainciusol" pour la face A et en clic ici-même pour la B side "Disc Jockey", sur la piste éternelle...